- Diana Van Oudenhoven
Se dépouiller - à tout niveau - se débarrasser de l’inutile à l’être; loin de l’obsession du faire.

Cela fait des jours que je n’écris plus rien sur les réseaux sociaux ni même ailleurs, tout contexte confondu. Je ne partage rien car je suis d’avantage en proie aux réflexions plutôt qu’aux ressentis. Ou plus précisément, les ressentis n’accompagnent pas suffisamment les réflexions pour que cela vibre réellement et que ça vaille donc le coup de le partager...
... Jusqu’à ce que certaines interactions viennent me révéler ce que je vis depuis ces deux dernières semaines sans que je n’en ai pris la pleine mesure au préalable au niveau conscient.
Hier, un ami coach et écrivain me demandait comment se passe la vie en ce moment pour moi. Bonne question. Si je me l’étais posée moi-même en ce moment, je l’aurais probablement enrobée de plusieurs considérations parasitantes sans vraiment y répondre pour de bon. Je lui réponds cependant de manière instantanée que je me dépouille de l’inutile à tout niveau et que je laisse s’exprimer la vraie moi. Comme il aime creuser : c’est quoi l’inutile ? C’est qui la vraie toi ?
Et là tout sort dans un enchaînement fulgurant de mots qui viennent presque d’ailleurs mais qui pourtant m’appartiennent bien et ciblent précisément ce qui se trame pour moi...
L’inutile, c’est continuer à prétendre vouloir accompagner les gens, les entreprises en se conformant même de manière indirecte à des contextes et des personnes trop rigides pour moi et à un monde du travail qui - je le regrette - va souvent mal, fait du mal et contraint à l’atteinte d’objectifs débilitants pour le frisson de les atteindre ou par besoin d’endiguer, prévoir, mater, produire juste pour faire semblant de donner du sens à ce qui est vain ou de donner de la consistance là où on se sent vide.
Accompagner et se faire accompagner par moi c’est et ce sera encore d’avantage (faire) prendre le risque et l’opportunité d’innover, de se faire par moment bousculer, de réfléchir au-delà des apparences, de questionner le cadre et la « norme ».
L’inutile, c’est aussi partir d’un lieu de vie qui ne correspond plus au présent et à ses besoins et qui se déglingue comme pour dire, si tu ne prends pas les devants, je te ferais dégager (pour du mieux, sois-en certaine).
L’inutile, c’est les relations où on ne peut être vraie, où quand on s’exprime dans sa singularité, son « hyperitude» et le respect de ses besoins on en sort puni(e), exclu(e) comme si on brûlait de vérité; comme si l’incandescence faisait mal aux yeux, aux oreilles, au corps et à la tête ...
Et le vrai, la vraie. Si je mets tout ensemble - et aussi loin que je m’en souvienne - je n’ai pas appartenu et je n’appartiens pas à beaucoup de groupes. Ce n’est pas volontaire. C’est ainsi. Mais me limiter à ce que le sentiment de non appartenance peut engendrer parfois comme sentiment de rejet, c’est me limiter à l’ombre.
Si je me pose à l’instant et à l’avenir sur l’autre facette, il y a une formidable énergie créatrice d’une autre proposition de valeur disponible et forte pour appeler le changement en partant d’autres points de repères que le contexte lisse et convenu de rapports sociaux dominés par la peur de l’autre et de la puissance personnelle.
Aujourd’hui, je me dépouille donc de l’inutile, des projets non parfaitement alignés, des relations non fluides et lourdes et je me dirige vers celles et ceux qui partagent les mêmes rêves, ces utopies et cette envie d’agir pour que notre vie soit synonyme de sens, d’épanouissement, d’action juste...
Il y a un an, je pleurais presque de désespoir de voir chaque pièce de ma stratégie ou de projet professionnel se dissoudre dans le néant. Mais en réalité, je perdais au fur et à mesure des acquis d’un autre temps, d’une autre vie, d’un temps où j’ai emmagasiné du bon et du moins bon, des connaissances et des enseignements riches aussi de mes erreurs. Car évidemment je me suis trompée, dupée, mais quelle expérience disponible pour échanger, transmuter, accompagner par la suite...
Je me souviens aussi qu’il y a un an, on m’a demandé si c’était mal de se dépouiller. Bien ou mal, je ne sais pas. Cela peut être terrifiant en toute hypothèse.
Aujourd’hui, je me sens d’avantage à l’aube d’une nouvelle vie pleine de promesses plutôt que de compromis. Ou si compromis il y a ce ne sera plus sur de l’essentiel. Même si le lâcher prise est peu commode et contraire à mes réflexes, je sais qu’il est temps d’incarner le changement et de prendre les contrariétés du moment comme un signe que je suis prête.
Se dépouiller, c’est permettre de révéler l’essentiel sans se mentir.
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